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Textes

Ludovic à l'atelier

à un jet de pierre

Voilà donc qu’à l’ère des communications électroniques, il devient normal, évident, presque indispensable d’avoir un site Internet pour présenter ses créations. Même pour un tout petit artisan comme moi qui travaille principalement au local, dans ses collines provinciales, mis à part pour quelques clients parisiens de loin en loin…Et bien soit, partageons, modifions la géographie pour une vitrine en mosaïque qui privilégie les liens, et réactive le bon vieux bouche-à-oreille. Et si je m’y lance volontiers, ce n’est pas uniquement pour faire de l’autopromotion à bon compte, même si c’est utile, mais aussi car plus le temps passe, plus j’avance en expérience dans mon métier, et plus je m’aperçois qu’il est nécessaire, utile, et drôle même, de proposer d’autres modèles que ceux assénés par l’industrie, les designers mondialisés, les utilitaristes unifiés, les vendeurs de modes et d’intérieurs pré-mâchés… C’est une fonction sociale très ancienne, archaïque, que l’artisanat de proximité, et qui a l’avantage d’avoir une vitalité et une variété infinie… Voici donc ma pierre à l’édifice, lancée au vent du jour, ou plutôt, vu qu’il est question d’arbre et de croissance, une samare de sycomore, joyeuse et zélée.

1 décembre 2012.

Ébauche d'une relation artisanale...

Vous auriez envie d’un meuble. Vous viendriez me voir, ou bien j’irais chez vous. Vous parleriez de votre envie, chercheriez des mots pour définir ce que vous projetez. J’aurais ma manière de faire, d’aborder les choses. J’essaierais de vous la faire partager Nous discuterions. Je chiffrerais mon travail en tenant compte de votre budget. Nous prendrions ensemble des mesures en essayant de ne pas réveiller le petit qui fait la sieste. Nous tomberions d’accord.

Vous attendriez quelques mois.

Un artisan scieur des collines bourguignonnes me vendrait une bille d’un arbre coupé dans le Morvan, il y a trois ans, bien loin des forêts tropicales. Il n’y aurait pas besoin de bateau faisant la moitié du tour de la terre pour aller déposer cet arbre dans une usine en Chine ou au Vietnam. Pour tout dire, il n’y aurait personne qui s’occupe de votre meuble ni en Asie ni en Afrique.

Un jour pourtant, vous recevriez un coup de fil et nous conviendrions d’un rendez-vous. Le meuble serait installé chez vous. Vous seriez surpris. Ça ne ressemblerait à rien de ce que vous connaissez des catalogues scandinaves.